Page:Robida - Le vingtième siècle, 1883.djvu/188

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Notez ceci, quand un criminel prend du ventre, c’est que la régénération commence ! Quand mes pensionnaires prennent de l’embonpoint, je suis tranquille sur leur santé physique et morale…

— En résumé, ils sont très bien ici !

— C’est au point qu’ils ne veulent pas s’en aller quand ils ont fini leur temps… je suis obligé de les mettre à la porte, cela me fend le cœur, mais j’y suis forcé pour faire de la place à d’autres ! Et ils m’adorent, mes pensionnaires ! ils m’adorent !

L’INFORTUNÉ JUPILLE SUBISSANT SA PEINE.
L’INFORTUNÉ JUPILLE SUBISSANT SA PEINE.

Le vénérable philanthrope fut interrompu en ce moment par le retour du concierge.

« J’ai trouvé M. Jupille, dit le concierge ; il est à son jardin et il prie ces dames, de lui faire l’honneur de pousser jusque-là…

— Certainement, répondit Mlle Malicorne.

— Je vous accompagne, fit le directeur. — M. Jupille est un nouveau, j’ai besoin de l’étudier… »

Le vénérable philanthrope offrit son bras à Mlle Malicorne et se dirigea, suivi d’Hélène et du concierge, vers le jardin de Jupille. Sur son passage les pensionnaires occupés à différents jeux s’arrêtèrent et saluèrent poliment les visiteurs. Un jeune homme de mauvaise mine s’approcha d’Hélène et lui demanda des allumettes ; Hélène s’aperçut très bien que cet