Page:Robida - Le vingtième siècle, 1883.djvu/204

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que tout le monde a compris. Vous avez compris aussi, n’est-ce pas, mesdemoiselles ? Vous allez donc étudier dans le Journal des Éleveurs l’article sur l’espèce porcine et son avenir et vous me ferez, pour demain matin, le discours du sous-préfet ou du député au comice agricole. »

Hélène passa le reste de la journée à essayer de s’intéresser à l’élevage des bestiaux et à pâlir sur le devoir commandé.

Élève arrivant au cours.
Élève arrivant au cours.

Le lendemain, quand les devoirs eurent été ramassés, toute la classe passa dans la salle réservée aux études parlementaires où tous les élèves du Conservatoire étaient réunis avec leurs professeurs.

« Que les élèves de la classe de gouvernement passent sur les gradins de droite, dit le professeur d’Hélène, et que les élèves de la classe d’opposition se groupent à gauche.

— Comment ? demanda Hélène à son officieuse voisine.

— Vous ne savez pas encore ? répondit la voisine, en première année comme en seconde et en troisième, nous sommes divisées en deux groupes que l’on appelle la classe de gouvernement et la classe d’opposition. Chacun est libre de choisir selon son tempérament ; moi je suis de la classe d’opposition, mais je fais comme les malins, je suis les deux cours, je passe de la classe d’opposition à la classe de gouvernement…

— Je ferai comme vous, dit Hélène.

— Je vous y engage ! c’est excellent comme exercice… Venez avec moi, nous nous placerons à l’extrême gauche, tout à fait derrière les professeurs d’opposition. »

Hélène suivit sa nouvelle amie et prit place à côté d’elle, tout à fait au sommet des banquettes de gauche.

« Vous voyez, reprit l’obligeante voisine, c’est tout à fait une Chambre législative… Notre salle a été construite sur le modèle de la Chambre des représentants, c’est pour nous habituer aux discussions parlementaires… il y a un bureau de la présidence, une tribune et un banc