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les cylindres et les embrancha dans la ligne de retour. Il était midi deux. Hélène avait cinquante-trois minutes pour visiter Madrid ; elle prit un aérocab et donna l’ordre au mécanicien de la conduire aux endroits intéressants. Elle visita — aériennement — le Prado, les musées, le Palais-Royal, avec un petit crochet de quelques lieues vers Tolède et descendit acheter quelques oranges à la Puerto del Sol. Il eût été désagréable de venir en Espagne sans voir au moins une course de taureaux. Comme elle avait encore dix-huit minutes avant le départ, son mécanicien lui proposa de la conduire au-dessus de la plaza de taureaux où se donnait justement en matinée une grande corrida au bénéfice de l’œuvre des jeunes danseuses.

Elle fit un crochet vers Tolède.
Elle fit un crochet vers Tolède.

Hélène y consentit. En quelques minutes son aérocab la conduisit à 35 mètres au-dessus de l’arène. Un taureau noir courait après les banderillos, il venait d’éventrer quatre chevaux et d’étourdir deux picadors. Hélène, en frémissant, le vit jeter en l’air un malheureux chulo ; épouvantée, elle donna l’ordre à son mécanicien de repartir bien vite, mais elle avait affaire à un dilettante qui ne consentit à marcher qu’après la course.

Il était midi 54 lorsqu’Hélène descendit à la gare ; elle n’eut que le temps de monter dans le cylindre et le train partit.

Le seul inconvénient des tubes, c’est que l’on ne peut admirer le paysage. Il faut se résoudre à traverser les plus belles contrées sans même les entrevoir. On parle bien d’employer dans la confection des tubes le verre épais, mais transparent, à la place du fer ; mais ce progrès