Page:Robida - Le vingtième siècle, 1883.djvu/276

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dernièrement un courriériste très remarquable, très fort ; mais pour son malheur, il était né dans les montagnes du Cantal et il lisait avec un accent auvergnat trop prononcé ; pendant quelques jours les abonnés n’ont rien dit, mais après une semaine, les réclamations ont commencé à pleuvoir : Plus d’auvergnat ! assez de charabia ! etc., notre courriériste a été remercié et on l’a remplacé par un Marseillais — tenez, voici sa case, écoutez-le : »

LES CAPTIVES.
LES CAPTIVES.

En prêtant l’oreille, Hélène entendit derrière son rideau le courriériste marseillais qui jouait son article :

« … Et je prétends que le sexe fort est l’aimable sexe auquel nous devons les épouses qui nous possèdent, et que nous autres, pauvres hommes si calomniés, nous sommes le sexe faible ! Oui, la faiblesse est naturelle à l’homme, comme la douceur, la bonté sont ses apanages particuliers ! Le sexe qui nous opprime s’est toujours posé en victime et toujours il affecte de se prétendre mené et terrorisé par nous ; mais, ô hommes, mes frères, ô maris, mes confrères, les vrais terrorisés, les douces victimes, c’est nous !…

— Écoutez maintenant celui-ci, reprit le rédacteur en conduisant