Page:Robida - Le vingtième siècle, 1883.djvu/304

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Hélène ne l’écoutait pas, elle ne songeait qu’à trouver un moyen ingénieux d’éviter la rencontre. Toute la soirée et toute la nuit elle le chercha, ce moyen, et sans le trouver, hélas !

« Si je faisais dire que j’ai ma migraine ? se disait-elle, ou bien si je partais en voyage ? »

L’heure fatale approchait. Mme Ponto, Barbe et Barnabette, scandalisées par ses hésitations, l’accompagnèrent jusqu’au journal en l’exhortant à faire son devoir.

Hector Piquefol et le chroniqueur Marsy attendaient Hélène.

MA FEMME L’AVAIT POUR ÉLÈVE À SA SALLE D’ARMES.
MA FEMME L’AVAIT POUR ÉLÈVE À SA SALLE D’ARMES.

« Ma chère collaboratrice, dit le rédacteur en chef, votre duel fait énormément de tapage ; tous les journaux en parlent… et voyez la foule stationnant sur le boulevard, ou croisant en ballon devant le journal… Quel succès ! »

Dans son trouble Hélène n’avait pas remarqué la foule rassemblée devant le journal ni les aéronefs qui se balançaient dans l’atmosphère au-dessus de la salle des dépêches.

« Tout ce monde-là vous attend, dit Piquefol en montrant à sa collaboratrice les gens pressés aux fenêtres et jusque sur les toits et les têtes penchées en dehors des aéronefs ; il s’agit de faire honneur au journal et de montrer autant de vaillance que notre correspondant de Biskra ! mais voici