Page:Robida - Le vingtième siècle, 1883.djvu/418

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matrimonial, nous avons parlé mariage hier ; cela m’a fait penser qu’il serait peut-être temps de m’occuper du vôtre…

— Pourquoi ? dit Hélène surprise.

— Ma chère enfant, je commence à désespérer… Vous ne parviendrez pas vous-même à vous créer une situation sociale… Vous n’avez pas de goût pour la finance, je le vois bien ; les chiffres ne sont pas votre affaire ; cette petite erreur de l’autre jour, 745,886 75, le prouve suffisamment… Nous allons donc vous chercher un mari avec une position toute faite… c’est mon devoir de tuteur ! »

À MANCHEVILLE.
À MANCHEVILLE.

Un quart d’heure après, Hélène, malgré quelques timides protestations, était inscrite sur les registres de l’agence et installée dans une chambre charmante du pensionnat.

« Et dans trois mois la noce ! Allons, vous n’allez pas avoir le temps de vous ennuyer », dit M. Ponto en prenant congé de sa pupille.

M. Ponto, son devoir de tuteur rempli, rentra chez lui plus tranquille et put s’occuper de ses préparatifs de villégiature. La Chambre venait de se mettre en vacances après une laborieuse session de quinze jours ; Mme Ponto, la députée du 33e arrondissement, un peu fatiguée par ses travaux législatifs, avait besoin de repos. Toute la famille, sauf Barbe, partie pour diriger la succursale de New-York, devait donc s’en aller savourer pendant un mois ou deux les fortifiants effluves marins et puiser au sein bienveillant de la nature la force nécessaire pour reprendre, au retour, l’accablante vie de Paris.

Le banquier n’abandonnait pas pour cela la direction de sa maison ;