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LE CLERGÉ ET LA MUNICIPALITÉ D’ERNÉE. tSS ~rv o n v 1__ T_ _1_

missionné en mars 92 par les frères du Roi et nommé chef’ des )’o~<M de ~’<9if~. Des couvents, des églises, des villages, où les femmes pleuraient leurs pasteurs, un cri de révolte s’élevait. Les prêtres d’Angers, dans une lettre au Roi, datée du 9 février 92, promettent et prédisent une jacquerie de paysans. Des paroisses entières, conduites par lé clergé, se mutinaient et menaient une véritable croisade contre les municipalités soumises à la loi. Dans la Mayenne, le désordre commençait aussi à prendre des proportions inquiétantes. La Chapelle de Vezins, sur le territoire de Saint-Pierre-des-Landes, servait de quartier général aux prêtres réfractaires. A la date du S mars 92, le Directoire du département en ordonne, par l’arrêté suivant, la fermeture et la vente

Vu l’arrêté du district d’Ernée du 3 de ce mois, pris sur ce que le procureur syndic a représenté qu’il étoit informé par la voix publique qu’il se rassembloit en la chapelle de Vesin, située paroisse de Saint-Pierre-des-Landes, plusieurs ecclésiastiques ayant refusé de prêter le serment prescrit par la loy du 26 décembre 1790 ; qu’ils semoient la division dans les esprits en répandant les principes du fanatisme et de l’intolérance dont ils sont imbus ; qu’ils ne cherchoient qu’à soulever le peuple de mille manières ; qu’ils sont d’autant plus dangereux qu’ils sont plus adroits a éluder la loi ; qu’ils exerçoient des fonctions publiques à Vesin et faisoient des progrès funestes par leurs discours, leurs actions inciviques ; que le public, séduit et trompé, en reçoit l’impression avec une confiance aveugle et devient l’ennemi de la chose publique et de la Constitution ; qu’il soustrait aux peines de la loi ses plus détracteurs enfin, que le maintien de l’ordre exigé que la chapelle de Vesin soit fermée, d’autant mieux qu’elle est supprimée et que les biens en dépendans ont été vendus comme bien nationaux, et qu’elle est elle-même susceptible d’être mise en vente