Page:Rocca de Vergalo - La Poëtique nouvelle, 1880.djvu/19

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sommes d’autant plus fier que leurs Amis en sont persuadés. Et c’est avec une joie innommée que nous annonçons Aux Amis Inconnus que le Rossignol d’Outremer n’est pas encore mort. Il chante pour chanter. Il chantera pour eux tant qu’il vivra, tant qu’on le laissera vivre.

Mais c’est une profession de foi littéraire ! s’écriera-t-on.

Nous répondons : Ils ont commandé, ils sont obéis. C’est un peu moins qu’une profession de foi littéraire : c’est tout ce que l’on voudra.

En effet, quelque souple, quelque ample, quelque varié, quelque éclatant que soit l'alexandrin, l’Ecole romantique, qui seule l’a fait ce qu’il est aujourdhui, avoue sans détour qu’on peut encore le modifier, et le perfectionner, ce qui plus est. A-la vérité, l'alexandrin est susceptible d’être perfectionné, il le sera, il l’est déjà par nous. Voilà pour la facture du vers. Quant à la pensée qui y est condensée, aux allitérations, à l’ortografe de certains mots, au coloris, aux innovations de forme et de rytme et aux onomatopées ; nous prions nos Amis Inconnus d’en prendre note et de s’y arrêter longuement.

Mais la Poësie personnelle n’est-elle pas de la Poësie ? Et cesse-t-elle d’être lyrique ou élégiaque parce qu’elle est plus ou moins personnelle,