Page:Rocca de Vergalo - La Poëtique nouvelle, 1880.djvu/23

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Non, cela n’arrivera point, car en littérature il n’y a pas d’étrangers. La France marche à l’avant-garde de la Justice, de la Liberté, du Progrès et de la Civilisation ; la jeunesse française, celle d’aujourdhui et celle de demain, viendra à moi et me défendra.

Les vieux littérateurs et les mauvais poëtes, partisans de la routine, lutteront seuls contre moi.

Les ténèbres vont attaquer l’Aurore.

Eh bien, soit ! J’accepte la bataille.

Encore quelques mots et je me tairai.

J’avoue que Le Livre des Incas, mon dernier volume de poësies, écrit tout entier d’après les formules de La Poétique Nouvelle, a eu un grand succès de lecture et de presse.

Cependant la critique qui, en général, m’a comblé d’éloges, n’a pas compris mes innovations.

Elle a dit : « C’est un étranger. — C’est un communard qui demande à être rapatrié. — C’est un poëte trop humain. — Il est trop personnel. — Il est meilleur que de Musset. — Il n’est pas harmonieux. — Il s’inspire des Nuits et de Rolla. — Il singe Victor Hugo ». — Les uns se sont vantas d’avoir corrigé mes vers ; les autres m’ont écrit que « je n’avais que des instincts de poëte et que je devais garder le silence ». Puis, on a insulté (dans l’article d’un petit journal littéraire), Victor Hugo