Page:Rocca de Vergalo - La Poëtique nouvelle, 1880.djvu/27

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Aux Poëtes, natures débonnaires, douces et rêveuses, il a fort déplu de lutter. Conséquence logique : il leur a été impossible de contrôler, de réformer, de renverser. Ce n’était pas assez de la poësie de mirliton ; ce n’était pas assez de nous voir traiter d’ignorants, d’inutiles et de menteurs ; il fallait encore que nous fissions passer la Poësie pour un art superficiel et faux, nous pleurons et rougissons de l’avouer. De là, tant d’ennemis, tant d’affronts, tant de mépris.

Le jour viendra où nous nous adresserons directement à ceux qui, étant à même de tout contrôler et tout modifier, n’ont su ni tenir leurs promesses, ni tirer la Poësie de la boue où elle se noie. Mais, pour le moment, laissons-les, ces soidisant maîtres. Ils sont assez punis : nous gardons le silence sur leur manque absolu de logique et de courage. Dorénavant, c’est le sens commun qui l’ordonne ainsi, le vers commencera par une lettre majuscule dans les trois cas suivants : au commencement de chaque strofe, de chaque frase et quand le premier mot du vers est un substantif propre. Exemples : Cela se voit, cela se conçoit dans la vie : Dieu n’est-il pas le père infini de touts ceux dont l’infélicité d’aucun bien n’est suivie ? Ainsi, ces cœurs perdus dans la nuit ténébreuse, séparés par les cris sinistres des jaloux, soudèrent â jamais leur ivresse peureuse Au pied des taillis verts fréquentés par les loups. L’Écho (Les Vergaliennes).