Page:Rocca de Vergalo - La Poëtique nouvelle, 1880.djvu/37

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qu’on appelle le poëte impeccable, et dans toute la pléiade contemporaine éditée par les libraires les plus célèbres.

Fesons donc un acte de contrition (il ne vient jamais trop tard !) et concluons : ces rimes défectueuses sont excellentes.

Du Rytme.

Aimez et soignez le rytme comme la prunelle de vos yeux. Etudiez les vieux Rytmes, ils sont excellents ; étudiez les Rytmes nouveaux, ils sont admirables. Et, en fait de Rytmes nouveaux, ne craignez pas d’en inventer autant que vous pourrez, car il n’y a que les grands Poètes qui soient capables d’en créer. L’essentiel, c’est qu’ils soient parfaits. Or, un Poëte doué du talent de la métrique est bien près d’être un homme de génie : fatalement il produira des rytmes nouveaux et parfaits.

Nous appelons votre attention sur les strofes nicarines (voir le poëme de Bénita, dans Le Livre des Incas, chez Alph. Lemerre, 1879), et vous recommandons les vers saûques, c’estadire, les strofes composées de vers masculins en totalité, et les strofes composées en totalité de vers féminins. (Voyez Le Livre des Incas j Ces deux sortes de strofes sont admirables. On en tire des effets très heureux. Etudiez-les dans les Œuvres poëtiques de Ronsard, de Théodore de Banville et d’Auguste Brizeux. Nous vous recommandons également l’emploi des vers de trois, de quatre, de cinq, de six, de sept, de huit, de neuf et de dix syllabes ; l’avantdernier avec césure mobile, ou vergalienne, après la troisième ou la cinquième syllabe ; et le