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ENFANT À L’ÉCOLE


s’il devait désespérer du bonheur rêvé. Il croyait l’heure passée, longtemps avant qu’elle eût sonné, quand la soudaine arrivée de l’enfant vient lui rendre la vie.

Les tuteurs d’Alcibiade sont heureux de lui voir ce zèle au travail ; il leur semble extraordinaire qu’un enfant de cet âge oublie de manger pour étudier. Ils vantent, ils portent aux nues le précepteur, ils donnent comme preuve de son talent les progrès merveilleux de l’enfant. Il y avait quelques bonnes âmes qui attribuaient ce zèle à d’autres causes, mais la bonne réputation du maître leur fermait la bouche et rendait les autres incrédules à leurs soupçons. L’enfant donc étant arrivé à l’école, comme nous l’avons dit, Philotime, qui l’attendait sur la porte, mourant d’impatience, le prend aussitôt par la main, l’introduit, le régale de dessert, le conduit dans sa chambre, et là, avec de grands transports, revient aux baisers accoutumés, sans trouver aucune résistance chez son élève.

Il ne s’en tient pas là, mais avant qu’il ait prononcé un seul mot, déjà sa main tremblante