Page:Rod - À propos de l’Assommoir, 1879.djvu/31

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cela sans le vouloir, par son sexe seul et par sa puissante odeur de femme. »

Le passage souligné est la clef de tout le caractère : cette Nana, d’ailleurs, est la suite, le développement de la Nana que nous avons vue à l’œuvre dans L’Assommoir : n’ayant pas assez de cœur pour être méchante, elle aurait peut-être pu prendre de la raison si elle s’était développée dans un autre milieu ; mais dans la boue où elle a poussé, elle a puisé toute une sève mauvaise. — Un peu plus loin, dans les notes dont nous venons de citer quelques fragments, on peut lire cette phrase profonde :

« Nana, c’est la pourriture d’en bas, l’Assommoir remontant et pourrissant les classes d’en haut. Vous laissez naître ce ferment, il remonte et vous désorganise ensuite. »

C’est seulement lorsque les documents ont été soigneusement dépouillés, les notes classées et étudiées, lorsqu’il a visité les lieux et a suivi ses types, que M. Zola commence enfin le travail de la rédaction.

Ce peintre vigoureux des couches les plus