Page:Rod - À propos de l’Assommoir, 1879.djvu/59

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rait à son collaborateur et ami, M. Gastineau ; celui-ci, après l’avoir lu avec soin, crut qu’on en pouvait tirer un vaudeville en trois actes pour les Variétés. Les deux amis passèrent quelques heures à étudier la question. Mais les couplets refusaient de venir, les lèvres qui voulaient rire se crispaient, les situations légères ne se découpaient pas ; loin de là, l’action tragique se dessinait, s’imposait. — On comprend que la lugubre apparition du drame ait d’abord effrayé deux vaudevillistes. Néanmoins, ils se décidèrent bientôt à aborder franchement ce sujet qui s’emparait d’eux, et furent demander à M. Zola l’autorisation de tirer une pièce de son roman.

Un détail : M. Gastineau, qui était fort timide, attendit dans un fiacre le résultat des démarches de son collaborateur.

Le succès colossal de L’Assommoir avait déjà alléché plus d’un dramaturge ; il avait été question de M. Siraudin, puis de M. Sardou ; mais l’affaire ne s’était pas arrangée. Aussi M. Zola répondit-il alors aux sollicitations de M. Bus-