Page:Rod - À propos de l’Assommoir, 1879.djvu/95

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de peau en changeant d’homme. Mais, lentement, elle s’accoutumait. C’était trop fatigant de se débarbouiller chaque fois. Les paresses l’amolissaient, son besoin d’être heureuse lui faisait tirer tout le bonheur possible de ses embêtements. Elle était complaisante pour elle et pour les autres, tâchait uniquement d’arranger les choses de façon à ce que personne n’eût trop d’ennui. N’est-ce pas ? pourvu que son mari et son amant fussent contents, que la maison marchât son petit traintrain régulier, qu’on rigolât du matin au soir, tous gras, tous satisfaits de la vie et se la coulant douce, il n’y avait vraiment pas de quoi se plaindre. Puis, après tout, elle ne devait pas tant faire de mal, puisque çà s’arrangeait si bien, à la satisfaction d’un chacun ; on est puni d’ordinaire, quand on fait le mal. Alors son dévergondage avait tourné à l’habitude. Maintenant, c’était réglé comme de boire et de manger ; chaque fois que Coupeau rentrait soûl, elle passait chez Lantier, ce qui arrivait au moins le lundi,