Page:Rodenbach - Bruges-la-Morte, Flammarion.djvu/181

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

laquelle il commençait à se sentir coupable.

Dans les salons où s’éternisent des souvenirs d’elle, il n’allait plus qu’à peine, troublé, confus devant le regard de ses portraits, un regard — eût-on dit — qui reproche. Et la chevelure continuait à reposer dans la boîte de verre, presque délaissée, où la poussière accumulait sa petite cendre grise.

Plus que jamais, il se sentait l’âme toute molle et désemparée : sortant, rentrant, sortant encore, chassé pour ainsi dire de sa demeure à celle de Jane, attiré à son visage quand il en était loin, et pris de regrets, de remords, de mépris de lui-même, quand il se retrouvait auprès d’elle.

Son ménage aussi allait à la débandade ; plus rien de ponctuel, d’organisé. Il donnait des ordres, puis les changeait ; contremandait ses repas. La vieille Barbe ne savait plus comment régler sa besogne, s’approvisionner. Triste, inquiète, elle