Page:Rodenbach - Bruges-la-Morte, Flammarion.djvu/221

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La procession ne tarderait pas.



Hugues avait allumé lui-même les cires sur l’appui des fenêtres, sur les petites tables disposées par Barbe.

Il monta avec Jane au premier étage, dans sa chambre. Les croisées étaient closes. Jane s’avança, en ouvrit une.

— Ah ! non ! fit Hugues.

— Pourquoi ?

Il lui observa qu’elle ne pouvait pas ainsi se montrer, s’afficher chez lui. Et pour le passage d’une procession surtout. La province est prude. On crierait au scandale.

Jane avait ôté son chapeau, devant la glace ; poncé d’un peu de poudre son visage avec la houppe d’une petite boîte d’ivoire qui ne la quittait pas.

Puis elle revint à la croisée, ses cheveux à nu, clairs, attirant l’œil avec leurs lueurs de cuivre.

La foule qui encombrait la rue regarda, curieuse de cette femme qui n’était pas