Page:Rodenbach - Bruges-la-Morte, Flammarion.djvu/229

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la tristesse surérogatoire d’une joie en allée.



Elle descendit, sans parler ; puis, arrivée au rez-de-chaussée, comme si elle se fût ravisée ou qu’une curiosité l’eût prise, elle regarda, du seuil, les salons dont les portes avaient été laissées ouvertes. Elle fit quelques pas, entra plus avant dans ces deux vastes pièces communiquant l’une à l’autre, comme réprouvée par leur allure sévère. Les chambres ont aussi une physionomie, un visage. Entre elles et nous, il y a des amitiés, des antipathies instantanées. Jane se sentait mal accueillie, anormale, étrangère, en désaccord avec les miroirs, hostile aux vieux meubles que sa présence menaçait de déranger dans leurs immuables attitudes.

Elle examinait, indiscrète… Elle aperçut des portraits çà et là, sur la muraille, sur les guéridons ; c’étaient le pastel, les photographies de la morte.

— Ah ! tu as des portraits de femmes