Page:Rodenbach - Bruges-la-Morte, Flammarion.djvu/234

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sous peine de sacrilège. Elle avait porté la main, elle, sur la chevelure vindicative, cette chevelure qui, d’emblée — pour ceux dont l’âme est pure et communie avec le Mystère — laissait entendre que, à la minute où elle serait profanée, elle-même deviendrait l’instrument de mort.

Ainsi réellement toute la maison avait péri : Barbe s’en était allée ; Jane gisait ; la morte était plus morte…

Quant à Hugues, il regardait sans comprendre, sans plus savoir…

Les deux femmes s’étaient identifiées en une seule. Si ressemblantes dans la vie, plus ressemblantes dans la mort qui les avait faites de la même pâleur, il ne les distingua plus l’une de l’autre — unique visage de son amour. Le cadavre de Jane, c’était le fantôme de la morte ancienne, visible là pour lui seul.

Hugues, l’âme rétrogradée, ne se rappela plus que des choses très lointaines, les commencements de son veuvage, où