Page:Rodenbach - L’Arbre, 1899.djvu/106

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il n’aurait pas pu dire si elle était douloureuse ou délicieuse. Impression équivoque de la convalescence. Il se rappela les jours d’enfance, ses maladies infantiles, quand il faisait tiède soleil et qu’on allumait quand même un grand feu dans sa chambre, où il grelottait. Sensation de chaud et de froid. Les mains de Neele étaient deux ailes de neige dans le feu des siennes. Mains si menues de Neele ! Elles semblaient fondre. Joos les serra davantage… Il essaya de parler un peu.

— Ainsi, c’est bien sûr ? Tu n’as jamais cessé de m’aimer ?

— J’ai juré ! je dis vrai, répondit Neele.

Alors Joos eut l’air de sortir vainqueur d’un grand effort. Son