Page:Rodenbach - L’Arbre, 1899.djvu/152

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sive et toute en larmes, soutenue par les bras des servantes. Chacune, à tour de rôle, eut à lui arracher quelque chose de sa parure : l’une, la guimpe de dentelle de son corsage ; l’autre, les tire-bouchons d’or de son bonnet ; une autre encore, la plaque ciselée de son front ; d’autres, le collier de corail à trois rangs de son cou, les galons de velours des manches, son fin tablier d’un bleu de ciel de mai, ses larges bagues occupant les doigts jusqu’à la phalange. Chaque fois, elle apparaissait plus dénudée, assombrie, perdant, un à un, chacun des détails colorés qui constituent le costume original de l’île.

Tyteca s’écria : « Voyez ce qu’il en adviendra de nous. Neele n’est