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Tyteca approuva : « L’esprit d’imitation est dans la nature. On les imitera en tout. C’en sera fait, bientôt, même de nos costumes ; — on s’habillera comme eux ! — nos costumes qui sont la parure et la gloire de l’île. »

Cette évocation les rendit tous pensifs. Oui ! les costumes, c’était le legs sacré, la tradition intacte des aïeux ! Et où trouver plus délicieuse toilette que celle de leurs femmes : un corsage, mystérieux comme un tabernacle, avec la guimpe, le fichu fleuri qui se croise, le collier de corail ; et la jupe si ample sur plusieurs jupons superposés, leur donnant la grâce pompeuse des Infantes de Vélasquez ; et aussi l’ornementation de la tête, emmaillotée dans de la