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IV

LE MORT


Les rendez-vous de Joos et de Neele au grand chêne des Trois-Chemins étaient devenus plus rares. Plusieurs fois Neele y manqua. Joos se plaignait, reprochait avec des mots fâchés ou tristes.

— J’ai peur maintenant, depuis que l’étranger s’est pendu à l’arbre, disait Neele. Joos en était d’autant plus aigri et amer. Le mort avait troublé sa vie, enseigné le criminel amour du néant aux habitants de l’île ; il avait encore et surtout couvert d’un assombrisse-