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LES JOURS MAUVAIS.


Car la foule a fermé ses yeux aux vers si beaux
Comme des yeux d’aveugle aux étoiles tranquilles,
Pour voir les histrions publics, maîtres des villes,
Qui taillent leurs habits de clowns dans nos drapeaux.

Mais laissons la Bêtise écumer sur la plage !
Bien qu’un temps soit tragique où les Cœurs, les Esprits,
N’ont que l’activité du rêve et du mépris
Et planent, dédaigneux de s’ouvrir un sillage !

Ce sont les goélands, songe blanc de la mer,
Vers qui cherche à monter l’insulte des écumes ;
Mais dans leur vol épars la chute de leurs plumes
Tombe comme un pardon sur l’océan amer.