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CLOCHES


 

I



Le dimanche, attristé de cloches, remémore
Les bonheurs espérés et qu’on aura pas eus,
Les bonheurs dont, enfant, on parlait à Jésus
Dans l’église aux vitraux roses comme une aurore !
Car les cloches, avec leurs puériles voix,
Et leur cheminement qui trébuche si frêle,
— On dirait par moment d’une âme qui se fêle ! ―
Sont les rêves et les désirs de l’Autrefois,
Tant d’espoirs qu’on avait, tant de jeunes pensées,
Trop de tendres pour la vie et qui n’ont pas grandi,
Cloches, dès leur jeunesse, à la mort fiancées
Et qu’on revoit dans cette fin d’après-midi