Page:Rodenbach - La Mer élégante, 1881.djvu/123

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Ne mangent pas de tarte aux fraises,
Pas même au dessert de bonbons,
Poussant des cris, faisant des bonds,
Bruyants et fiévreux sur leurs chaises.

Ils ont leur robe aux plis bouffants,
Ils ont leur robe en mousseline,
Et font leur voix la plus câline
Car c’est tantôt le bal d’enfants.

Trois heures. Enfin on se lève ;
Comme un dernier coup de pinceau
Qu’un peintre donne à son tableau,
Un dernier ruban les achève.

C’est bientôt le moment du bal,
Et comme il sied qu’on soit prodigue
On prend des bouquets sur la digue
Puis on entre dans le Kursaal.

Les musiciens sur l’estrade
Vont accorder leurs violons ;
Tels les oiseaux dans les vallons
Quand ils commencent leur aubade.