Page:Rodenbach - La Mer élégante, 1881.djvu/128

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Aux bras des cavaliers muets
Elles ont des poses exquises ;
On dirait de jeunes marquises
Qui dansent d’anciens menuets.

Vous dites : « ce sont des poupées,
Il n’y a vraiment plus d’enfants ! »
Moi je les aime et les défends
Dans leurs mignonnes équipées.

Malgré les censeurs puritains
Gardons ces bals pleins de chimères
Pour les enfants — et pour leurs mères
Qui revivent leurs jours lointains.

Six heures. Encore une danse.
Six heures. Le galop final.
Et le chef d’un air machinal
Marque aux violons la cadence.

Enfin le bal est terminé !…
Il en est temps, car on se lasse ;
Chaque enfant revient à sa place ;
Oh ! quel joyeux après-dîné !…