Page:Rodenbach - La Mer élégante, 1881.djvu/58

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Grâce à Dieu, la nageuse a compris les signaux
Et ses deux bras, pareils aux rames des canots,
Fendent l’eau qui bouillonne et qui chante autour d’elle.

Et bientôt, mettant fin à l’angoisse mortelle
De ceux qui la voyaient se battre avec les flots,
Elle atteint le rivage où, comme des îlots,
Émergent des baigneurs groupés dans l’eau qui mousse !

Et là, déjà calmée, avec sa tête douce
Et ses longs cheveux blonds flottant comme un drapeau,
On la prendrait de loin sous son large chapeau
Pour une humble bergère aux yeux rêveurs et vagues
Qui garde en souriant le troupeau blanc des vagues.