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LES FEMMES EN MANTE


Obtiendra-t-on le miracle enfin
Et que la ville soit guérie ?
Il flotte on ne sait quoi d’un peu divin ;
Tout s’apparie…




Les vieilles maisons oublient leur misère
Les cygnes sont plus lumineux ;
On dirait qu’une lampe est en eux ;
Les étoiles se groupent en rosaire.




Ô procession unanime
Pour sauver la ville qui meurt ;
Les maisons, les cloches, les cygnes,
Tout s’achemine vers la Lune en Sacré-Cœur.




Pèlerinage qui supplie
Pour éviter le grand désastre ;
Et qui s’en va, au loin, communier des astres,
Ciboire de la Nuit aux millions d’hosties !