Page:Rodenbach - Les Tombeaux, 1895.djvu/21

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devoir s’en séparer avec peine.

Était-ce l’âme elle-même, libérée seulement à cette minute ? L’âme ne cohabite-t-elle pas avec le corps plus longtemps qu’on ne l’imagine ? Est-ce qu’elle n’est pas inhumée avec lui ? Est-ce qu’elle ne continue pas, invisible, à tisser les toiles d’araignée du rêve dans le sommeil de la mort comme dans le sommeil de la nuit ? Peut-être qu’elle aussi descend au tombeau ; qu’elle s’obstine dans le cadavre comme en un navire qui fait