Page:Roger De Beauvoir - Le Chevalier De Saint-georges Edition2V4 1840.djvu/132

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
124
LE CHEVALIER DE SAINT-GEORGES.

— Refusé de se battre ! lui ! vous voulez rire…

— Pas le moins du monde, il a refusé de se battre avec le marquis de Langey.

— Le marquis de Langey ? mais c’est mon colonel ; il ne nous a rien dit de cela au régiment !

— Modestie calculée, monsieur l’enseigne, mais le fait n’en est pas moins certain ; nous devons le savoir nous, nous étions les témoins de M. Maurice de Langey.

— Et M. de Saint-Georges a refusé ?

— Refusé, affirma M. de Vannes.

— Alors il y a là-dessous quelque mystère…… pour cela j’en suis sûr !… Je me pendrais plutôt, mordieu ! avec la cravate de mon drapeau, que de croire M. de Saint-Georges capable d’une lâcheté !

— Écoutez donc, objecta de Vannes, le terrain et la salle d’armes ce sont deux choses… Il est assez curieux que M. de Saint-Georges n’ait pas encore eu un duel…

— La remarque est fort juste, dit La Morlière…

— Je pense, messieurs, reprit sèchement l’enseigne, qu’il n’a pas besoin de cela pour établir sa réputation…

— Enfin voilà le fait, vous en tirerez les conséquences… M. de Langey, votre colonel, pourra vous dire lui-même ce qui s’est passé…

— Mon colonel, messieurs, ne me dira rien, j’en suis sûr, qui puisse effleurer la réputation de M. de Saint-Georges.

— Vous faites de la générosité…