— Refusé de se battre ! lui ! vous voulez rire…
— Pas le moins du monde, il a refusé de se battre avec le marquis de Langey.
— Le marquis de Langey ? mais c’est mon colonel ; il ne nous a rien dit de cela au régiment !
— Modestie calculée, monsieur l’enseigne, mais le fait n’en est pas moins certain ; nous devons le savoir nous, nous étions les témoins de M. Maurice de Langey.
— Et M. de Saint-Georges a refusé ?
— Refusé, affirma M. de Vannes.
— Alors il y a là-dessous quelque mystère…… pour cela j’en suis sûr !… Je me pendrais plutôt, mordieu ! avec la cravate de mon drapeau, que de croire M. de Saint-Georges capable d’une lâcheté !
— Écoutez donc, objecta de Vannes, le terrain et la salle d’armes ce sont deux choses… Il est assez curieux que M. de Saint-Georges n’ait pas encore eu un duel…
— La remarque est fort juste, dit La Morlière…
— Je pense, messieurs, reprit sèchement l’enseigne, qu’il n’a pas besoin de cela pour établir sa réputation…
— Enfin voilà le fait, vous en tirerez les conséquences… M. de Langey, votre colonel, pourra vous dire lui-même ce qui s’est passé…
— Mon colonel, messieurs, ne me dira rien, j’en suis sûr, qui puisse effleurer la réputation de M. de Saint-Georges.
— Vous faites de la générosité…