mier en attaquant l’honneur du chevalier de Saint-Georges, mon élève !…
— Vous seriez enchanté, convenez-en, de me faire avoir un duel avec le chevalier ! repartit M. de Vannes.
— Je suis trop prudent pour vous exposer seulement avec lui à un simple assaut, répondit le professeur ; demandez à M. de La Morlière le nombre des fleurets qu’il lui a cassés sur le corps…
— M. La Boëssière ! ! ! balbutia La Morlière, surpris et confus.
— Écoutez donc, messieurs, reprit le professeur, chacun son tour… Vous attaquez les absens ; moi, je me borne à dire aux présens la vérité ! Il est étrange que la calomnie ose s’attaquer à un homme dont le courage n’est certes pas un vain mot…
— Je me suis borné à raconter, ainsi que La Morlière, poursuivit M. de Vannes…
— Et nous verrons, messieurs, si vous osez soutenir ces paroles devant M. de Saint-Georges… Votre main, dit-il alors à l’enseigne ; touchez-là, jeune homme, il n’y a que vous qui ayez fait ce que vous deviez !
Le neveu de Mme Bertholet serra la main du professeur et sortit avec lui en jetant à M. de Vannes un long regard de vengeance.
Quand il eut reconduit le maître d’armes tremblant encore de colère à sa porte de la rue Saint-Honoré :
— Il faut avouer, monsieur, lui dit La Boëssière, qu’il y a des gens qui déshonorent l’uniforme… N’importe, ajouta-t-il, ce que vous avez fait est bien… Il n’y a que moi à qui Saint-Georges ait confié le trait