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NOTRE PROCHAIN, L’ENNEMI

lutte ne peut finir que par l’anéantissement de la Seeherrschaft (domination des mers) britannique. Et la Grande-Bretagne n’est pas moins résolue à pousser le combat jusqu’à l’écrasement total du militarisme allemand. Or, c’est précisément entre ces deux nations qu’ont été noués et maintenus les plus nobles liens d’assistance mutuelle aux misères de l’ennemi.

Deux jours après la déclaration de guerre, était fondé à Londres par l’archevêque de Canterbury et par des personnalités connues, telles que J. Allen-Baker, R.Hon. W. H. Dickinson, membres du Parlement, lord et lady Courtney of Penwith, l’Emergency Committee for the Assistance of Germans, Austrians and Hungarians in Distress (le Comité d’assistance aux Allemands, Autrichiens et Hongrois dans le besoin). Cette œuvre, qui rayonne sur une partie de l’Angleterre, s’occupe de payer les frais de rapatriement des civils sans ressources, d’accompagner dans leur voyage de retour les femmes et jeunes filles allemandes, d’hospitaliser dans des familles les Allemands pauvres et de leur trouver du travail. À la fin de décembre, près de 200 000 francs avaient été dépensés pour cet objet. Plusieurs sous-commissions visitent les camps de prisonniers, facilitent les moyens de correspondre entre pays belligérants, ou se sont chargées, pour Christmas, de remettre aux internés ennemis plus de 20 000 paquets et 200 arbres de Noël. Une autre société