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DE DEUX MAUX, LE MOINDRE

sance d’organisation de l’Empire, aucune de l’estimer plus. Les Nations civilisées ont lu, non sans stupeur, sous l’attestation authentique des noms les plus illustres de la science, de l’art, de la pensée d’Allemagne, — Behring, Ostwald, Rœntgen, Eucken, Haeckel, Wundt, Dehmel, Hauptmann, Sudermann, Hildebrand, Klinger, Liebermann, Humperdinck, Weingartner, etc., — peintres et philosophes, musiciens, théologiens, chimistes, économistes, poètes, professeurs de vingt Universités, — « qu’il n’est pas vrai que l’Allemagne ait provoqué la guerre, — qu’il n’est pas vrai que l’Allemagne ait violé criminellement la neutralité belge, — qu’il n’est pas vrai que l’Allemagne ait porté atteinte à la vie ou aux biens d’un seul citoyen belge, sans y être forcée, — qu’il n’est pas vrai que l’Allemagne ait détruit Louvain », (détruit ? elle l’a sauvée !…) — « qu’il n’est pas vrai que l’Allemagne »… qu’il n’est pas vrai que le jour soit le jour, ni que la nuit soit la nuit !… — Je l’avoue, je n’ai pu aller jusqu’au bout de ma lecture, sans cette confusion que j’éprouvais, enfant, quand j’entendais un homme âgé que je respectais énoncer certains faits que je savais faux. Je détournais les yeux et rougissais pour lui… Grâce à Dieu, les crimes du tsarisme n’ont jamais, en Russie, trouvé pour les défendre la plume des grands artistes, des penseurs, des savants ! Qui les a dénoncés au monde, sinon un Kropotkine, un