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Page:Rolland - Beethoven, 1.djvu/79

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L’HÉROÏQUE

Les grandes vies ont, en leur prime juin, une heure de plénitude, brûlante et printanière, où les esprits de la sève font éclater l’écorce et, du matin au soir, tout l’arbre est à la fols fleurs et fruits, ailes et chants. Les forces emprisonnées, les génies de la joie et ceux de la douleur, ie démon de l’espèce, la poussée délirante du besoin créateur, brisent l’étroit pertuis des jours et, de la fournaise de l’Etre, projettent le flot du Dieu, le Moi inconnu. A ces instants, l’épreuve, la maladie et les pires blessures tout sert & libérer la fonte. Le pic de la