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LA FIN DU VOYAGE

forma forma de ses études. Le jeune Jeannin était au lycée ; il dit, allègrement, qu’il n’était pas un fameux élève.

— Où es-tu le plus fort ? En lettres ou en sciences ?

— C’est à peu près la même chose partout.

— Mais comment ? Mais comment ? Est-ce que tu serais un cancre ?

Il rit franchement et dit :

— Je crois que oui.

Puis, il ajouta confidentiellement :

— Mais je sais bien que non, tout de même.

Christophe ne put s’empêcher de rire :

— Alors, pourquoi ne travailles-tu pas ? Est-ce que rien ne t’intéresse ?

— Au contraire ! tout m’intéresse.

— Eh bien, alors ?

— Tout est intéressant, on n’a pas le temps…

— Tu n’as pas le temps ? Et que diable fais-tu ?

Il esquissa un geste vague :

— Beaucoup de choses. Je fais de la musique, je fais du sport, je vais voir des expositions, je lis…

— Tu ferais mieux de lire tes livres de classe.

— On ne lit jamais en classe rien de ce qui est intéressant… Et puis, nous voyageons.