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LA NOUVELLE JOURNÉE

sait en menue monnaie, au jour le jour. On lui pardonnait tout, parce qu’on avait plaisir à le voir : il était heureux…

Christophe se refusait à le juger. Il ne se plaignait pas. Il avait écrit à Jacqueline, pour la remercier de ce qu’elle lui avait envoyé son fils. Jacqueline répondit une courte lettre, d’une émotion contenue ; elle exprimait le vœu que Christophe s’intéressât à Georges, le dirigeât dans la vie. Elle ne faisait aucune allusion à la possibilité de rencontrer Christophe. Par pudeur et par fierté, elle ne pouvait se résoudre à le revoir. Et Christophe ne se crut point permis de venir, sans qu’elle l’y invitât. — Ainsi, ils restèrent séparés, l’un de l’autre, s’apercevant de loin parfois à un concert, et reliés seulement par les rares visites du jeune garçon.