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LA FIN DU VOYAGE

Son accent d’émotion pénétra Lévy-Cœur. Il en éprouva une reconnaissance indicible… Ils échangèrent des paroles douloureuses et confuses. Quand ils se quittèrent après, plus rien ne subsistait de ce qui les avait divisés. Ils s’étaient combattus : c’était fatal, sans doute ; que chacun accomplisse la loi de sa nature ! Mais lorsqu’on voit arriver la fin de la tragi-comédie, on dépose les passions dont on était masqué, et l’on se retrouve face à face, — deux hommes qui ne valent pas beaucoup mieux l’un que l’autre, et qui ont bien le droit, après avoir joué leur rôle de leur mieux, de se donner la main.