Page:Rolland - Jean-Christophe, tome 6.djvu/247

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Ce jour-là, et les jours suivants, seule dans sa chambre, elle s’engourdissait dans un sentiment, qu’elle évitait de regarder en face, mais qui persistait, à travers toutes ses pensées, comme le battement sourd du sang dans ses tempes qui lui faisaient mal.

À quelque temps de là, Olivier lui apporta le recueil des Lieder de Christophe, qu’il venait de découvrir chez un éditeur. Elle l’ouvrit au hasard. Sur la première page qu’elle regarda, elle lut en tête d’un morceau cette dédicace en allemand :

À ma pauvre chère petite victime.
et une date au-dessous.

Elle connaissait bien cette date. — Elle

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