Page:Rolland - Jean-Christophe, tome 6.djvu/43

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Les deux enfants étaient très religieux, surtout Olivier. Leur père les scandalisait par ses professions de foi anticléricales ; mais il les laissait libres ; et, au fond, comme tant de bourgeois qui ne croient pas, il n’était pas fâché que les siens crussent pour lui : car il est toujours bon d’avoir des alliés dans l’autre camp, et l’on n’est jamais sûr de quel côté tournera la chance. En somme, il était déiste, et il se réservait, le moment venu, de faire venir un curé, comme avait fait son père : si cela ne fait pas de bien, cela ne peut pas faire de mal ; on n’a pas besoin de croire qu’on sera brûlé, pour prendre une assurance contre l’incendie.

Olivier, maladif, avait une inclination au

— 27 —