Page:Rolland - Jean-Christophe, tome 6.djvu/48

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La musique lui était, comme la foi, un abri contre la lumière trop vive du jour. Tous deux, le frère et la sœur, étaient musiciens de cœur, — surtout Olivier, qui tenait ce don de sa mère. Au reste, il s’en fallait que leur goût fût excellent. Personne n’eût été capable de le former, dans cette province où l’on n’entendait, en fait de musique, que la fanfare locale qui jouait des pas redoublés, ou — dans ses bons jours — des pots-pourris d’Adolphe Adam, l’orgue de l’église qui exécutait des romances, et les exercices de piano des demoiselles de la bourgeoisie, qui tapotaient sur des instruments mal accordés quelques valses et polkas, l’ouverture du

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