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LE BUISSON ARDENT

sait nul effort pour être admise. Elle gardait rancune des dédains qui avaient attristé son enfance. Puis, elle était gênée dans le monde, et ne se plaignait pas qu’on l’oubliât. Elle faisait et recevait quelques visites indispensables, qu’exigeait l’intérêt de son mari. Les visiteuses étaient de petites bourgeoises curieuses et médisantes. Leurs commérages n’avaient aucun intérêt pour Anna ; elle ne prenait pas la peine de dissimuler son indifférence. Cela ne se pardonne point. Aussi, les visites s’espaçaient, et Anna restait seule. C’était ce qu’elle voulait : rien ne venait plus troubler le rêve qu’elle ruminait, et le bourdonnement obscur de sa chair.