Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 3.djvu/123

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les ténèbres… Marc a passé dans une autre prison…

Il s’approche du mur qui longe la rue déserte. Maisons éteintes. Tout dort dans ce quartier bourgeois, loin du centre et du bruit. Beaucoup des habitants ont fui Paris. Marc se penche… Trop haut ! Il risque de se casser les jambes. Une rage le pousse à s’évader, quand même. Le voilà à cheval sur la crête ! Il se suspend par les mains, et cherche avec ses pieds une fente où s’accrocher… Dans la rue il entend venir des pas ; il essaie de remonter… Trop tard ! On l’a aperçu. Dans l’ombre au-dessous, une voix lui demande :

— Tu veux sauter ?

Il questionne :

— Qui êtes-vous ?

Mais déjà deux mains, au bout des bras levés, lui ont empoigné les pieds, et la voix dit :

— Vas-y ! Je te tiens !…

Il se trouve dans la rue, les pieds sur le trottoir. Autour, les murs des maisons mornes. Et la nuit, au-dessus… Une troisième prison. C’est comme en un cauchemar. Une boîte à compartiments. On sort, on rentre, on passe de l’un à l’autre ; mais le grand couvercle du dessus reste rabattu… Un inconnu est contre lui, et le tâte. Ils sont presque de même taille. Une allumette craque, et