Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 3.djvu/135

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Pitan, — le père Pitan, comme on l’appelait, bien qu’il n’eût pas atteint la quarantaine, — un petit homme maigre, agile, à la tête trop grosse pour le corps. La première chose qui frappait en lui était la barbe noire, qui mangeait le visage, les grosses lèvres enfouies sous les poils. Il avait le teint jaune, le nez épaté, des yeux bruns en velours, où la pupille se confondait avec l’iris, comme d’un barbet.

Quand Marc, aux réunions, promenait son regard dans la salle, il rencontrait ces yeux et leur grave sourire. Pitan était des rares, parmi les compagnons, qui parût s’intéresser aux hommes, non pas seulement pour l’idée (ou pour son intérêt propre), mais pour ce qu’ils étaient des hommes, par amour humain, — comme un chien. Le jeune bourgeois l’attirait : il devinait sa gêne. Et l’instinct de Marc l’avertit du terre-neuve