Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 4.djvu/117

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Qu’est-ce qui n’est pas possible ?… Elle attendait que les battements de son cœur fussent calmés. Ils se calmaient, et reprenaient. Et tandis qu’elle attendait, elle vit que le Chariot, chaviré, avait disparu sous l’horizon. Une seule roue de derrière émergeait par-dessus le faîte du mont… Sans bruit, ses doigts crispés meurtrissaient sa poitrine, elle continuait de gémir :

— Non ! cela n’est pas possible…

Quoi donc ?… Elle le savait…

— Mais je me suis donc menti ? Je me suis donc laissée prendre ?… Encore ?… Mais je l’aimais donc !…

Alors, cette tendresse de mère, dont elle se berçait, voilà ce qu’elle recouvrait !… Alors, ils avaient raison, ce Marcel Franck, Sylvie, ces roués de Paris, dont l’ironie flairait les dessous impurs de son dévouement !…

— Dieu sait pourtant si je m’oubliais, si je me donnais sans rien attendre, si je me croyais désintéressée ! … Et l’intérêt, comme un voleur, s’est glissé dans la maison. J’étais complice, je feignais de dormir, j’entendais venir les pas furtifs de la passion. Je me disais : « Je l’aime pour lui… » — Je l’aimais pour moi ! Je veux le prendre. Je