Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 4.djvu/158

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Il avait laissé la porte de sa chambre entr’ouverte. Il écoutait le souffle régulier de sa mère. Il se disait :


— Elle est là… Je la tiens… J’ai le temps…

Il y eut, encore cette nuit, une alerte d’avions ennemis. On entendit hululer les sirènes. Et ce fut, dans la maison, l’habituel branle-bas des locataires, qui se levaient et descendaient l’escalier. Marc sauta du lit, vint près de celui de sa mère. Elle dormait si bien qu’il ne se décida pas à la réveiller. Il pensa :

— La bombe peut tomber, à présent ! On est ensemble.

Il avait beau être brave : les autres nuits d’alerte, quand il était seul, il avait peur. Et, en ce moment (pourquoi ?) c’était presque un plaisir.

Le lendemain matin, Sylvie, inquiète de lui, passa. Elle l’appela : « petit chameau ! » quand