Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 4.djvu/187

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droit au danger, non pas pour y parer, mais pour le faire entrer. Elle demanda :

— Tu veux le connaître ?

— Oui.

— Tu le peux… Je ne t’ai pas tout dit. Il sait ton existence. Il sait que tu es son fils. Et il serait prêt, sans doute, à t’accueillir comme son fils.

Marc, courroucé, cria :

— Et tu ne me l’as point dit !

Annette ferma les yeux, très pâle. Puis, elle les rouvrit, et les fixant sur ceux de son fils, elle dit :

— J’ai attendu, pour te le dire, que tu fusses un homme. Je vois que tu l’es devenu.

Marc ne sentit point la fière amertume. Il questionna :

— Où habite-t-il ?

— Je ne sais pas ; mais son adresse t’est facile à trouver.

Marc continuait de marcher, à grands pas, dans la chambre. Il ne pensait plus à elle. Il ne pensait qu’à lui. Il se jugeait lésé.

Il dit, sans pitié :

— J’irai le voir, demain.