Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 4.djvu/223

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On eût dit qu’elle était en faute, d’être alitée. Le ton de Sylvie la blessait, plus que Marc. Elle lui imposa silence :

— Allons, dit-elle, assez !… Assez parlé de moi ! Ce n’est pas important…

Qu’est-ce qui était important ? — Marc le savait. Annette aussi. Sylvie, également. Mais elle s’entêtait à rester ; et Marc ne voulait point parler, tant qu’elle serait là. Annette la suppliait, du regard. Sylvie feignait de ne point comprendre… Et, brusquement, elle jeta la serviette qu’elle tenait, se leva sans un mot, et sortit.

La mère et le fils étaient seuls. Ils attendaient. Comment, par où commencer ? Marc regarda Annette. Elle évitait son regard, elle avait peur, et elle ne voulait pas que ses yeux la trahissent, elle ne voulait pas peser sur la décision de son fils.

Marc allait et venait dans la chambre. Il avalait son souffle, avant de commencer le récit de sa journée. Il jeta encore un regard sur sa mère, immobile, qui fixait la fenêtre en face de son lit. Il s’arrêta… Il alla droit à elle, il tomba à genoux, et la bouche sur les draps, baisant les genoux