Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 4.djvu/73

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qui l’arrête ! Il aime, pour l’exemple, à souffleter toutes les vieilles conventions, les égards complaisants, les sacrées traditions de respect et de galanterie…

— Il ne me déplaît pas d’être traitée en égale. Fût-ce devant le poteau !

Marcel ne s’obstina point. Il connaissait Annette.

— Bon !… Laissez-moi d’abord examiner l’affaire !

— Le temps presse.

— Il ne sera point perdu.

— Mon témoignage me pèse.

— Vous êtes assez robuste pour en porter la charge, encore un jour ou deux. S’il y avait quelque chance d’obtenir un non-lieu, cela ne vaudrait-il pas mieux que de vous perdre tous les deux ?

— Et qui me garantit que demain, ou le jour qui suit, je n’apprendrai pas, après coup, que Pitan a été l’objet d’un de ces jugements sommaires, dont vous venez de me parler ?

— Je connais le juge d’instruction. Je vous tiendrai au courant. Je ne cherche pas à vous tromper. Je ne m’y risquerais pas !… Et, au pire, si, à mon insu, un brusque arrêt intervenait, il vous resterait toujours, après comme avant,