Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 4.djvu/88

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— Non.

— Alors, tu ne voudrais pas que je te le dise, pour elle ?

— Non…

Il était vexé ; mais Pitan avait raison. Ils continuaient de cheminer. Marc reprit, après un effort :

— Mais je voudrais savoir, au moins… Est-ce qu’elle risque encore ?

— Pour l’instant, je ne crois pas. Mais dans ce temps de lâches et de loups, une femme comme elle, brave et franche, risquera toujours.

— Est-ce qu’on ne peut l’empêcher ?

— On ne doit pas l’empêcher. Il faut l’aider, au contraire.

— Mais comment ?

— En risquant avec elle.

Il ne pouvait pas lui dire :

— Risquer, oui. Mais comment, lorsque je ne sais rien d’elle, lorsqu’elle ne me confie rien de ses risques et de ses dangers ?

Il exagérait encore l’amertume de se sentir écarté. Il se répétait :

— De tous, de tous, je suis celui à qui elle confie le moins.